Bien sûr, je pourrais abandonner, te laisser partir comme tu es venu, ne plus chercher à y croire. Ce serait beaucoup plus simple, de faire comme si tu n'avais jamais existé, comme si tu n'avais pas effleuré mon coeur. Mais j'ai choisi de laisser fleurir nos retrouvailles dans un coin de cette maison qu'on appelle espoir. Il n'y a pas de saison plus propice qu'une autre à cette culture, il faut s'armer de patience, d'envie, et savoir te retenir de quelques mots. Ma folie est à l'image de ma peine, tu n'imagines pas ce qu'il m'a fallu de force pour te l'avouer, te dire que sans toi, rien ne sera vraiment plus pareil. Quelque part, j'ai déjà ressenti ce manque, cette place si petite que vous avez choisi de me donner les uns après les autres, je m'y suis habituée, ne sachant plus comment dire non, j'ai ri de toutes vos indécisions, j'ai gardé silence comme amant lorsque vous décidiez de vos départs, j'ai tout accepté, et j'ai tant attendu que j'en ai oublié que certains m'attendaient à côté. Et toi comme les autres, tu me laisses t'attendre, te donner du temps, écouter tes blessures qui suintent la peur. Bien sûr, je t'espère différent dans la mesure où j'ai envie de croire que tu me laisses t'attendre parce qu'un jour tu seras là. Je vis tes incertitudes comme si elles étaient miennes, j'apprends ta douleur et dès lors je la souffre à mon tour. Déjà trois jours, et ton absence me poursuit, blesse mes rétines, abîme ma bouche, étouffe mes larmes, charme mes doigts, et vient se briser à mes pieds. L'absurdité de tes raisons donne à penser qu'elles en cachent d'autres, ou bien alors sont-elles juste de pieux mensonges qui viennent endormir envies ? Je me suis égarée dans ta contradiction, j'ai perdu mon chemin, et en même temps certains de mes rêves. Je ne sais plus vraiment qui je suis, ni comment je t'aime, avec quelle fougue, avec quelle couleur, de quelle clef, sur quel tempo. Je ne sais plus, je suis un peu comme Rose, et mes allées s'éteignent entre les camélias. J'aimerais être un peu plus forte, un peu moins triste, un peu plus vivante. J'aimerais ne pas avoir besoin que tu reviennes encore, j'aimerais savoir que sans toi, ce n'est rien, tout ira bien. Seulement, tu es ce mec qui m'a promis le bout du monde, tu es ce petit garçon qui m'a confié ses peines, tu es cet homme qui m'a aimée le temps de. Je n'invente rien, j'ai seulement oublié de me mentir. J'ai vécu la même histoire que toi, mais à ton contraire je l'ai laissée me vivre de ses plus tranchantes vérités. Ne crois pas que c'était simple, il a fallu dire adieu à hier, fermer les yeux, avancer dans le noir, courir sur un fil, oublier la peur du vide. Et encore ce soir, il me faut croire qu'au bout il y aura un feu de joie où nous ferons brûler nos rêves entre quelques bouteilles de champagne...
Quand-on-perd-son-amour, Posté le mardi 27 janvier 2009 15:31
Je sais même pas quoi écrire, tellement ...Je connais.
ouais je connais.